Les bons motifs de Koen D'hiet

Difficile de résister à ses Fraises sur lit de truffes ou à son Champ de pissenlits. À bien les regarder, on en sentirait presque les parfums, on entendrait le bruissement des feuilles, peut-être même le chant d’un oiseau. Depuis un peu plus d’un an, Koen D’hiet étudie le monde floral et végétal et s’en inspire pour dessiner des motifs qu’il répète à l’envi et fait danser sur tout support : tableaux, carreaux de ciment, paravents et arts de la table — qui sait demain sur du papier peint.

Ce passionné de patrimoine (lire encadré), formé sur le tard au métier de designer textile et environnement à l’Ensaama (ex-Olivier de Serres) en a sous le pied : il suffit de voir le kaléïdoscope de couleurs qui jaillissent, page après page, de ses (six) petits carnets où il crée, chaque jour, un nouveau motif. Ici, un jardin improbable, là un paysage proche ou lointain, ou encore une jungle romantique rappelant celle de Douanier Rousseau.

Du confinement, il fait éclore une création tout de fuchsia et de vert, baptisée « Foule » (sentimentale et masquée). On dirait un bouquet d’individus refleurissant les rues, rêvant de (re)voir la vie en rose… Très peu d’abstraction. « Je trouve le monde floral tellement vaste et sans fin : autant que j’y retourne ! Cela amène de la couleur, un mouvement dans le motif que je ne retrouve pas ailleurs », explique le designer qui conçoit ses « patterns », intenses et brillants, à l'encre aquarellable puis les scanne et les précise sur ordinateur avant de les imprimer.
Son univers séduit, inspire, crée des liens. Au Douceur Café, où on le croise souvent, carnets à la main, une partie de sa collection a été exposée jusqu'à la mi-octobre. Sa "Femme aux aubergines » est quant à elle présentée au restaurant gastronomique Le Fantin Latour, et fait délicieusement écho à la cuisine végétale du chef, Stéphane Froidevaux...