Le come-back de Nicolas Fontrier

Il garde le sourire et vous le donne illico. Il suffit de goûter à sa lotte fraîche rôtie avec ail confit, cannelle Cassia, rosie par une jolie réduction de vin rouge, de racler son raïta avec l’une de ses chips (maison) à la papade, à base de farine de pois chiches, de laisser fondre, en bouche, ce filet de poulet fermier qu’il fait mariner dans un fromage blanc avec ail, curry, cardamome, et qu’il accompagne d’un Sweet Palermo entier, juste passé au gril… Dans son PickNick ouvert à la mi-juin (travaux pendant le confinement), installé en lieu et place du Zdank qui fut longtemps La Cannelle, Nicolas Fontrier refait le monde.

Par les temps qui ne courent plus vraiment et qui, justement, donnent envie d’échappées belles, sa table tient lieu de refuge (bois du sol au plafond, robustes et forestières tables, bancs pour assises mais petites tables pour deux aussi) et de voyage à la fois. Depuis (presque) toujours, le chef grenoblois (enfance au Touvet, diplômé de l’École Lesdiguières) s’affirme dans une cuisine sous influence asiatique et indienne qu’il travaille et associe aux techniques traditionnelles françaises… Ce qui donne, chez lui, ce goût des assemblages, sains, parfumés, la patte Fontrier ! Son poulpe grillé chaloupe avec un chup suey de légumes et du riz vénéré, sa (généreuse) salade d’automne avec courge confite, lentilles blondes, beaufort et raisins sans pépins, sort du bois. Son risotto de fregola sarda (des petites pâtes) fond avec petits légumes et parmesan. Les douceurs sont aussi phénoménales : blanc-manger aux agrumes coiffée de billes de mangue façon bubble tea, baba au rhum, sans oublier la cuvée PickNick, la gourde Planteur (maison), et l’invitation à emporter, à midi le plat du jour ou en sortant du bureau... le plat du soir.